4 novembre

(8 références)

 

St Jessé (Xème siècle av J.C.)

enluminure occidentale, XIIe

Jessé est le père du roi David et vécut à Bethléem. "L'arbre de Jessé" est l'arbre généalogique de Jésus. Ce même jour, l'Eglise de Géorgie fête St Jessé, évêque à Tsilkani en Géorgie où les prénoms bibliques sont fréquents.

 

 

St Emeric de Hongrie (+1031)

 

fils du roi de Hongrie, St Etienne, il fut un bon père de famille et un bon chrétien. Il ne monta pas sur le trône puisqu'il mourut avant son père. Certains moines ne l'aimait pas beaucoup : en effet, quand il rendait visite à un monastère, son intuition spirituelle le portait vers les plus fervents et il ne saluait qu'avec un simple baiser de paix les religieux sans ferveur.

 

 

 St Felix de Valois (+1212)

Félix était le fils du comte Hugues de Vermandois et de Valois et de son épouse Aliénor de Champagne, tous deux descendants des rois de France. Baptisé sous le prénom de Hugues, comme son père, il aurait passé sa jeunesse à Clairvaux puis serait parti en croisade avec le roi de France Louis VII à l’âge de vingt ans. Ordonné prêtre, il revint en France un empruntant un faux nom (Félix) et se fit ermite dans un lieu retiré du Vermandois (Aisne actuelle). Il fit alors la connaissance de St Jean de Matha avec qui il passa plusieurs années. Ensemble, ils eurent la vision d’un cerf qui portait au centre de ses bois une croix rouge et bleue, ce qui les incitèrent à fonder l’Ordre de la Très Sainte Trinité et des Captifs, plus connu sous le nom d’Ordre des Trinitaires, ayant pour vocation de racheter les prisonniers capturés au cours des croisades.

 Bse Hélène Enselmini (+1242)

Née dans une famille noble de Padoue en 1208, Hélène entra fort jeune dans le petit monastère des Clarisses de l'Arcella fondé aux portes de la ville, par St François lui-mérne en 1220, si l'on en croit la tradition. Antoine de Padoue rencontra la jeune religieuse lorsqu'il était Provincial de l'Italie du nord. La tradition rapporte qu'entre ces deux grandes âmes s'est établi un lien de sainte amitié faite d'assistance mutuelle : Antoine aidait Hélène à supporter avec une patience héroïque ses nombreuses infirmités; Hélène offrait en échange ses souffrances pour le ministère de son directeur. Elle est morte à Padoue le 4 novembre 1242, au terme d'une vie mystique d'autant plus intense que ses infirmités la séparaient progressivement des créatures. Innocent XII confirma son culte.

 Ste Françoise d'Amboise (+1485)

bas relief

Elle était encore très jeune que sa famille connaissait toutes les intrigues de la cour de Charles VIII de France. Solennellement fiancée à l'âge de sept ans à Pierre, prince de Bretagne, elle l'épousera quelques années plus tard. Et tous deux s'établirent au château de Guingamp dans la paix, la simplicité et le bonheur. Des querelles meurtrières frappèrent alors sa famille. Au mois d'août 1450, Pierre et Françoise reçurent la couronne ducale. Ce fut pour la Bretagne, sept années de progrès, de concorde et de rayonnement du bonheur de la famille ducale sur tout un peuple. La mort les sépara. Françoise fonda un monastère de carmélites où elle se retira. Il lui fallut lutter contre Louis XI tout en réglant bien des problèmes de succession. Le monastère des Couëts fut un havre de vie spirituelle. Elle y appela le bienheureux Alain de la Roche qui y établit la dévotion du Rosaire dont il était l'ardent propagateur. Elle mourut tandis qu'on lisait l'évangile de la Passion : " Adieu mes filles, dit-elle, je vais expérimenter à présent ce que c'est que d'aimer Dieu ; je me rends à lui ! "

 St Simon de Yur'evetsk (+1584)

icône russe

St Simon naquit dans la ville de Yurievets, dans la région de Povolzhsk ou Volga. Abandonné par ses parents, le saint prit sur lui d'entamer les exploits de la folie pour le Christ. Hiver comme été, il allait pieds nus, avec juste une chemise, et sa peau devint noire et blanche à force de jeûner. Les gens irréfléchis étaient souvent cruels envers lui, le battant parfois. Le saint fou ne se plaignit jamais, mais pria pour ceux qui le maltraitaient. Il avait l'habitude de prier sous les porches de diverses églises. Il reçut de Dieu le don de clairvoyance. Des contemporains, citant son nom, mentionnent divers signes miraculeux. Juste avant sa mort, le saint partit pour la maison d'un commandant de l'armée, Théodore Petelin. Lui, ne le connaissant pas, piqua une crise de colère et ordonna de le battre. St Simon tomba gravement malade. Il fit venir un prêtre, se confessa, reçut les Saints Mystères du Christ et recommanda son âme à Dieu. Le commandant se repentit par la suite de son péché.
La ville se rassembla pour ses funérailles, et son corps fut enterré dans le monastère de la Théophanie.

 St Charles Boromée (1538-1584)

icône contemporaine

Fils cadet d'une noble famille italienne, il avait tout pour se laisser entraîner dans une vie facile et fastueuse. Neveu d'un pape, nommé cardinal à vingt deux ans, il est submergé de charges honorifiques très lucratives : son revenu annuel était de cinquante deux mille écus soit plus de mille tonnes d'or fin. Il reçoit les revenus du diocèse de Milan, des abbayes de Mozzo, Folina, Nonatella, Colle et de quelques autres légation. Il reste laïc, grand amateur de chasse et de musique de chambre. Mais la conscience de son devoir est telle qu'il s'impose dans la vie mondaine et brillante de Rome, par sa rigueur et son travail. Il collabore efficacement à la reprise du Concile de Trente, interrompu depuis huit ans. Au moment de la mort subite de son frère aîné, alors qu'il pourrait quitter l'Eglise pour la charge de chef d'une grande famille, il demande à devenir prêtre. Désormais il accomplit par vocation ce qu'il réalisait par devoir. Devenu archevêque de Milan, il crée des séminaires pour la formation des prêtres. Il prend soin des pauvres alors qu'il vit lui-même pauvrement. Il soigne lui-même les pestiférés quand la peste ravage Milan en 1576. Il demande à tous les religieux de se convertir en infirmiers. Les années passent. Malgré le poids des années, il n'arrête pas de se donner jusqu'à l'épuisement. "Pour éclairer, la chandelle doit se consumer, " dit-il à ceux qui lui prêchent le repos.

 Mgr Jules Saliège (1870-1956)

"Il y a une morale chrétienne, il y a une morale humaine qui impose des devoirs et reconnaît des droits. Ces devoirs et ces droits tiennent à la nature de l'homme. Ils viennent de Dieu. On ne peut les violer. Il n'est au pouvoir d'aucun mortel de les supprimer. Que des enfants, des femmes, des hommes, des pères et des mères soient traités comme un vil troupeau, que les membres d'une même fammile soient séparés les uns des autres et embarqués pour une destination inconnue, il était réservé à notre temps de voir ce triste spectacle. Pourquoi le droit d'asile dans nos églises n'existe plus? Pourquoi sommes nous des vaincus? Seigneur, ayez pitié de nous. Notre Dame, priez pour la France...Les Juifs sont des hommes, les Juives sont des femmes. Tout n'est pas permis contre eux, contre ces hommes, contre ces femmes, contre ces pères et ces mères de famille. Ils font partie du genre humain. Ils sont nos frères comme tant d'autres. Un chrétien ne peut l'oublier."

D'origine paysanne, Jules Géraud Saliège est né dans le Cantal. Ordonné prêtre en 1895, il devient professeur au Petit Séminaire de Pleaux. En 1905 il est nommé professeur puis supérieur du Grand Séminaire de Saint-Flour. Mobilisé en août 1914 il est infirmier et aumônier militaire. En 1925 il est nommé évêque de Gap, puis devient archevêque de Toulouse en 1928. Victime d'un accident vasculaire cérébral en 1932, Jules Saliège est atteint par une paralysie progressive du bulbe rachidien qui le handicape fortement à l'oral. Pourtant c'est ce prélat handicapé qui sera le premier et le rare représentant officiel de l'Eglise catholique de France à dire publiquement "non" à l'occupant nazi. Dès le 12 avril 1933, alors qu'Hitler est devenu chancelier d'Allemagne en janvier de la même année, il condamne l'antisémitisme en prenant la parole dans une réunion au Théâtre du Capitole pour la défense des juifs menacés par la montée du nazisme. La région de Toulouse est un centre important des réfugiés lors de la débâcle. L'église contribue à l'effort de réception des civils. Dès mars 1941, Mgr Jules Saliège agit pour aider matériellement les détenus (majoritairement étrangers) des camps de Noé et du Récébédou. Il dénoncera les déportations de Juifs, le STO ou les exactions nazies. Le 23 août 1942, il ordonne la lecture dans toutes les paroisses de son diocèse d'une lettre pastorale dénonçant clairement les exactions contre les juifs. Malgré l'interdiction de Pierre Laval, la lecture de cette lettre continue d'être faite dans d'autres paroisses de France, puis diffusée par le Vatican et jusque sur les ondes de la B.B.C. Mobilisant diverses congrégations et réseaux, l'aide apportée s'amplifie, dans le diocèse de Toulouse comme en bien d'autres endroits : filières d'évasion, passages en Espagne par des circuits pyrénéens, documents d'identité, cartes de textile, faux certificats de baptême, camouflage des jeunes dans les écoles catholiques et les couvents. Il est arrêté par la Gestapo le 9 juin 1944, et ne doit son salut qu'à son état de santé et à son âge, ainsi qu'à la protestation vigoureuse de la religieuse qui se trouvait auprès de lui. L'officier allemand chargé de son arrestation se retira en bafouillant qu'il allait demander de nouvelles instructions, et ne revint jamais. À la Libération, son autorité morale et son action lui valent la reconnaissance du général de Gaulle, qui le fait compagnon de la Libération. L'archevêque profite de son statut pour s'élever contre les injustices et les violences commises à la fin de la guerre par les partisans. Mgr Saliège meurt le 4 novembre 1956 et a été inhumé dans la cathédrale Saint-Étienne à Toulouse.

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