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        A seize ans, Francisco
        Castello Aleu, jeune étudiant espagnol, connaît
        une profonde conversion. Il cherche alors Dieu avec ardeur dans
        la prière et devient un apôtre auprès des
        pauvres de Barcelone et de Lerida, dans le contexte sanglant
        des persécutions anti-catholiques de 1936. Condamné
        à mort à vingt-deux ans, il renonce à une
        fiancée aimée et à un brillant avenir professionnel,
        en déclarant à ses juges : Je veux seulement vous
        remercier. Si j'avais mille vies, je serais heureux de donner
        au Christ ces mille vies. Il sort du tribunal en chantant, sous
        le regard étonné de tous : "Marchons, mes
        frères, allons notre chemin". Est-il devenu fou pour
        chanter ainsi en allant à la mort ? répond son
        juge. L'amour de Francisco pour le Christ le fait passer pour
        fou, à la suite de St Paul : Nous sommes fous, nous, à
        cause du Christ (1 Co 4, 10). En effet le langage de la croix
        est une folie pour ceux qui périssent, mais pour nous
        qui sommes dans la voie du salut, il est une force divine (1
        Co 1, 18).
        « Chère
        Mariona, Nos vies se sont unies et Dieu a voulu les séparer.
        Je Lui offre, avec toute la sincérité possible,
        lamour que jai pour toi, amour intense, pur et sincère.
        Ton malheur me fait mal, mais pas le mien. Sois fière
        : deux frères et ton fiancé. Ma pauvre Mariona
        ! Il marrive quelque chose détrange : je ne
        parviens pas à ressentir de la peine pour ma mort. Une
        joie étonnante, intérieure, intense, forte, menvahit
        entièrement. Je voudrais tenvoyer une lettre dadieu
        triste, mais je ne peux pas. Je suis tout enveloppé de
        pensées joyeuses comme dun pressentiment de la Gloire.
        Je voudrais te dire combien je taurais estimée,
        les tendresses que je te réservais, le bonheur qui aurait
        été le nôtre. Mais pour moi tout cela est
        secondaire. Je dois faire un grand pas. Il y a une seule chose
        que je veux te dire : marie-toi, si tu peux. Du Ciel je bénirai
        ton union et tes enfants. Je ne veux pas que tu pleures, je ne
        le veux pas. Sois fière de moi. Je taime. Je nai
        pas le temps décrire davantage. Francisco » | 
       
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