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        |  icône contemporaine  | Jerzy Popieluszko
        naît dans une famille de paysans pauvres et profondément
        croyante, au coeur de la Pologne communiste. À lécole,
        il ne cache pas sa foi et son attachement à lÉglise
        ce qui lui vaut déjà des vexations diverses. Après
        sa première année détudes au séminaire,
        il est convoqué pour accomplir deux ans de service militaire.
        Cest là une forme de répression des autorités
        communistes à lencontre des évêques
        polonais. Il y organise des prières communes pour les
        séminaristes, transmet aux autorités ecclésiales
        les informations sur les persécutions et les brimades
        subies, refuse de se défaire de son rosaire et proteste
        contre linterdiction de prier. Il est régulièrement
        puni et en gardera une santé fragile. Ordonné en
        1972, il dessert plusieurs paroisses et poursuit ses études
        de théologie. En 1978, après lélection
        de Jean Paul II, il commence parallèlement une pastorale
        auprès du personnel de santé. En mai 1980, il est
        muté à la paroisse Saint-Stanislas Kostka, tout
        en continuant son activité daumônier des milieux
        médicaux. Le 31 août 1980, il se rend, avec la permission
        du primat Wyszynski, aux aciéries Huta Warszawa, alors
        en grève et y soutient les ouvriers qui font grève,
        les confesse et célèbre lEucharistie à
        leur intention. En résulteront un comité de grève,
        puis la naissance de la Commission syndicale Solidarnosc des
        aciéries. En septembre 1980, il fonde lune des premières
        aumôneries du monde ouvrier, inexistantes depuis 1945 en
        Pologne. Vers la fin de lannée 1980, il initie dans
        sa paroisse des rencontres à caractère éducatif
        qui se transforment de 1983 à 1984, en une université
        du monde ouvrier. Lors des grèves étudiantes à
        lAcadémie de médecine, il rend visite aux
        grévistes, avec une délégation de Solidarnosc
        des aciéries Huta Warszawa et soutient financièrement
        les grévistes. Dans laula de lAcadémie
        de médecine, il célèbre la messe, confesse,
        et sert de consultant au comité de grève. Il fera
        de même dans d'autres écoles en grève. Il
        fait également venir des médicaments manquants
        de l'étranger, et met en place une action caritative pour
        les personnes internées, membres de Solidarnosc, et leurs
        familles. Il est lhomme de confiance des paroissiens, des
        membres de Solidarnosc et des personnes subissant les répressions
        du régime communiste. A partir de février 1982,
        il célèbre une messe spécialement pour la
        Patrie chaque dernier dimanche du mois. Lors de ses sermons,
        il passe au crible le pouvoir, appelle à libérer
        les opposants emprisonnés, à restaurer les libertés
        citoyennes et légaliser Solidarnosc. Dès l'automne
        1982, il devient une personnalité très connue.
        Des milliers de fidèles participent aux messes quil
        célèbre. Dès lors le père Jerzy est
        fiché et fait lobjet dopérations policières
        spéciales des SB. Il est traqué de tous côtés
        par les services de sécurité. Au retour d'une visite
        pastorale, la voiture du père Jerzy est arrêtée
        par un véhicule banalisé de la police : il est
        enlevé par trois officiers de la SB près de Wloclawek,
        à 160 km au nord-ouest de Varsovie et est placé
        dans le coffre de la voiture de ses ravisseurs. Son chauffeur
        réussit à s'échapper. Il est torturé
        à mort et son corps jeté dans un réservoir
        d'eau de la Vistule. |  |