fresque contemporaine
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Fils d'un sacristain
de village qui, en mourant, avait laissé sa femme et six
enfants dans la misère, Tikhon connut la faim durant son
enfance. Il fit ses études comme boursier à Novgorod.
Il vendait alors la moitié de sa ration de pain pour acheter
de la bougie et travailler la nuit. Il était directeur
du séminaire de Novgorod, quand la Grande Catherine le
nomma, contre son gré, évêque de Voronèje
(1763). C'était un diocèse misérable où
une foule de prêtres étaient illettrés, où
certains seigneurs jouaient leurs jeunes paysannes aux cartes.
Tikhon s'y dépensa sans compter, mais la maladie le força
bientôt à donner sa démission (1768). Il
se retira comme hôte au couvent de Zadonsk : ce fut là
qu'il composa ses ouvrages admirables, qui tous ont trait à
Notre-Seigneur et à l' Évangile, et font de lui
un des meilleurs écrivains de son pays. Il habitait une
maisonnette à côté de l' église, avec
un infirmier et un secrétaire. Celui-ci écrivait
sous sa dictée, quand venait l'Inspiration. Tous deux
avaient ordre de tousser très fort, lorsqu'ils approchaient
du lieu où il allait prier dans la forêt, car il
ne voulait pas être surpris en extase. Les quinze autres
moines du couvent le détestaient; il lui arriva, lui,
leur ancien évêque, d' être giflé par
eux ; il se jetait alors à genoux pour demander pardon
de les avoir irrités. Ils ne lui permirent jamais de célébrer
la Liturgie. Il mourut vers les sept heures du matin, sans avoir
communié. Par trois fois dans la nuit, il avait demandé
l'eucharistie; mais aucun prêtre n' avait consenti à
se lever pour la lui donner. Ses dernières paroles furent
: « Mon Dieu, je te remercie pour tout, pour tout. » ("la fleur des saints") |
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