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Ce jeune magistrat,
né à Canicatti (Agrigente), est resté un
inconnu jusquau 21 septembre 1990 jour où il fut
assassiné pendant le trajet quil faisait chaque
jour, sans escorte, pour se rendre au tribunal dAgrigente,
par quatre sicaires appartenant à l'organisation mafieuse
"Cosa Nostra". Il allait avoir 38 ans. Une vie caractérisée
par une sérieuse préparation du point de vue juridique
et imprégnée dune forte charge spirituelle.
Livatino était un jeune magistrat qui, avant démettre
un jugement, se retirait à lécart pour prier
afin de ne pas se tromper. Sa foi lui avait été
transmise par ses parents. Après avoir été
un excellent lycéen, il suivit des études universitaires
de Jurisprudence. Il obtint son diplôme en Droit "
Laurea " à Palerme avec les félicitations
du jury et fut ensuite lun des premiers lauréats
au concours de magistrat. Il obtint également une seconde
" laurea " en Sciences Politiques. Convaincu quun
juge devrait être "super partes", il ne voulut
pas sunir à des associations et groupes politiques.
Il était convaincu que la vraie justice ne peut provenir
que de Dieu. Il gardait toujours lEvangile à portée
de la main. Son sens convaincu du devoir et lamour pour
le prochain le conduisaient à travailler inlassablement
: une année, le 15 août, il voulut se rendre au
Parquet dAgrigente pour signer un ordre de libération
et ainsi ne pas retarder, même dun jour, la libération
dun détenu. Il choisit de rester célibataire
parce que, présageant sa mort imminente, il ne voulait
pas laisser sur terre une veuve avec des enfants. Il subvenait
aux besoins de nombreuses personnes indigentes sans que personne
ne le sache. Chaque jour avant de commencer son travail, il se
recueillait dans léglise de Saint-Joseph, à
côté du Tribunal. Sa qualité de chrétien
authentique se manifeste en toute occasion au cours de son existence
brève mais significative : même en voyant une personne
de moralité douteuse qui avait été tuée
et tandis quil assistait à des commentaires quasiment
de joie de la part des présents, il sexprima ainsi
: " en présence d un mort, un chrétien
prie... celui qui nest pas chrétien doit avoir la
pudeur de rester en silence ". Comment la Mafia pouvait-elle
alors accepter son existence ? Il gênait parce quils
ne pouvaient pas le manipuler et en conséquence ils décidèrent
quil " devait " être éliminé
avant quil ne cause dautres ennuis. On savait quil
était dans une situation à haut risque, cest
pourquoi on voulait lui donner une escorte, mais le juge Livatino
ne voulut pas laccepter. Son choix fut dicté parce
quil ne voulait pas que des " pères de famille
" puissent perdre la vie. |
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