30 mars

(5 références)

 

Samedi Saint

30 x 22 cm, 1997

" Le tombeau fut ta demeure : dans la mort comment descend notre vie, pour détruire à tout jamais l'empire de la mort et sauver de l'enfer les morts en les ressuscitant. "

St Rieul (IIIème siècle)

Premier évêque de Senlis, il fut l'un des évangélisateurs de la Gaule avec entre autres, St Denis de Paris et St Lucien de Beauvais. Il parcourait les forêts et les campagnes environnantes, les chaumières et les villages pour y annoncer l’Evangile ou rencontrer d’autres missionnaires. Après un ministère d’une quarantaine d’années, il s’en alla dans la paix du Seigneur (fin du IIIe siècle).

St Jean Climaque (575-650)

icône contemporaine

Il venait de Palestine quand il se rendit au monastère Sainte- Catherine du Sinaï. Il avait seize ans et il y restera dix neuf ans sous la direction d'un moine vénérable qui lui apprend la vie parfaite. Un jour, ce dernier l'emmène auprès d'abba Jean le Sabaïte, ascète respecté. Celui-ci verse de l'eau dans un bassin et lave les pieds de Jean, et non pas du vénérable vieillard. Interrogé pourquoi, Jean le Sabaïte répond : "J'ai lavé les pieds de l'higoumène du Sinaï." La prophétie devait se réaliser quelques décennies plus tard. En attendant, son maître étant mort, Jean se retire au désert durant quarante ans. Il ne refuse jamais de donner quelques conseils et quelques enseignements quand on vient le trouver. Des envieux le traitant de bavard, Jean comprend qu'on enseigne plus par les oeuvres que par les paroles. Il rentre alors dans le silence. On devra le supplier de reprendre ses enseignements, ce qu'il fera par miséricorde. Après avoir longuement visité les monastères de l'Egypte, il revient au Sinaï et c'est à ce moment qu'il est élu higoumène du monastère Sainte-Catherine. Vers la fin de sa vie, on lui demande de rédiger "L'Echelle Sainte" (en grec "klimax", d'où son nom) qui résume l'expérience spirituelle des trois premiers siècles du monachisme.

St Jules Alvarez Mendoza (1866-1927)

Né en 1866 à Guadalajara au Mexique, il devint curé d'une petite paroisse où se déroula toute sa vie. Pauvre parmi les pauvres, aidant chacun à survivre en leur apprenant des petits métiers, il était d'un caractère amical et chaleureux. Lors de la persécution de 1927, il fut arrêté et conduit sur une décharge d'ordures pour y être fusillé et abandonné. Ses dernières paroles furent : "Mon délit c'est d'être ministre de Dieu. Je vous pardonne."

Mère Elisabeth de l'Eucharistie (Elise Rivet) (1890-1945)

Elise Rivet, née en 1890 en Algérie, entre au couvent de Notre Dame de Compassion à Fourvière (Lyon) en 1910. Cette institution, née au début du XIXème siècle, accueille des mineures délinquantes, des enfants confiés par des familles dépassées, plus tard des Pupilles de l’Etat. En 1933, elle est nommée supérieure générale et porte désormais le nom de Mère Marie Elisabeth de l´Eucharistie. On la décrit comme une femme qui a "Un sourire sur les lèvres et le crucifix dans le cœur". Femme forte, elle a l'habitude de la lutte pour défendre ses soeurs et ses protégées. Pendant la deuxième guerre mondiale, Mère Elisabeth commence á s´engager dans la Résistance. Son monastère sert de dépôt d´armes et aux archives. Elle est courageuse, aime son pays et est en peine pour les enfants menacés. Alors, elle protège des réfugiés et des enfants juifs de la Gestapo, en dépit des risques encourus. A la suite d'une trahison, elle est arrêtée en mars 1944. D'abord incarcérée au Fort de Montluc, elle est finalement deportée à Ravensbruck fin juillet. Partout où elle est passée, elle a témoigné de calme et de bonté, partageant sa maigre pitance avec plus faible qu'elle, organisant aussi des temps de prière pour ses compagnes d'infortune. Elle est un "centre de tranquillité et d'espérance" dans cet enfer. Il y a beaucoup de témoignages, dont celui de Genviève de Gaulle qui la rencontrera. Un an plus tard, elle meurt gazée le 30 mars, Vendredi Saint, voulant accompagner une de ses protégées terrorisée. Ses deniers mots sont : « Je pars pour le ciel, informez Lyon ». Seulement six jours plus tard, la Croix-Rouge allemande peut évacuer 7.500 femmes de Ravensbruck. Deux mois plus tard, la guerre est finie.

 

sur sa vie

p. Nicolae Steinhardt (1912-1989)

Fils d'un vétéran médaillé de la première guerre mondiale, patron d'une fabrique de meubles, Aurelian Steinhardt est titulaire d'une licence en lettres et docteur en droit. Lorsque la dictature communiste commence (6 mars 1945), il a déjà publié de nombreux articles et ouvrages, et aussi traduit en français nombre d'écrits spirituels roumains. En 1960 il est ciblé par la répression du régime. Pour n'avoir pas voulu trahir des amis inquiétés et arrêtés par la Securitate, il est lui-même condamné à treize ans de détention, où il va connaître les terribles conditions des camps punitifs communistes. Torturé et battu, il découvre le Christ dans ces conditions extrêmes, et sera baptisé "à la sauvette" par un prêtre orthodoxe, assisté de deux prêtres grecs-catholiques faisant le gué. libéré plus tôt, en 1964 grâce à une amnistie, il reprend un temps ses activités d'écriture, dans le cadre de la politique de « libéralisation » des débuts du régime Ceaucescu. Il publiera des essais et commentaires littéraires, entrelacés de considérations morales. En 1980 il entre au monastère de Rohia sous le nom de frère Nicolae, tout en restant en contact avec les milieux littéraires. Son style très libre et franc, souvent plein d'humour et toujours vrai, dans un contexte de peur et de distorsion organisée de la parole, lui fait toucher un public toujours plus vaste, allant des intellectuels qui viennent toujours le visiter au monastère, aux paroissiens du coin venu écouter ses homélies. Il meurt dans des circonstances non élucidées, probablement assassiné, lors d'une visite à Bucarest. De fait, sa cellule est immédiatement mise à sac par la securitate.
Son oeuvre la plus connue est "le journal de la Félicité" (Jurnalul fericirii), composition complexe où il parle de son expérience spirituelle au cours de sa détention. Il fut confisqué à plusieurs reprises par la Securitate, qui n'a jamais cessé de le surveiller, mais il parvint pourtant à cacher un exemplaire de la troisième version, et ce texte est à la base des éditions successives en Roumanie et en France.

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