12 mars

(5 références)

 

St Maximilien (+295)

icône contemporaine

Le 12 mars 295, en Numidie, est exécuté le jeune Maximilien de Teveste, premier objecteur de conscience chrétien au service militaire. Parvenu à l’âge prescrit par la loi, Maximilien opposa un net refus à l’appel à accomplir, comme tous les citoyens romains, son service militaire dans l’armée. Arrêté, il fut cité en jugement dans le forum. Aux questions du proconsul qui voulait savoir les raisons qui s’opposaient au service militaire, Maximilien répondit, avec grande simplicité et fermeté, qu’en conscience il ne pensait pas que l’Évangile soit compatible avec l’exercice de quelque forme de violence que ce soit. Par crainte qu’une telle attitude puisse se répandre parmi les chrétiens, désormais nombreux dans l’Empire, Maximilien fut condamné à la peine capitale, immédiatement exécutée. Il est le protecteur des objecteurs de conscience.

"Le proconsul Dion dit : « Comment t’appelles-tu ? ». Maximilien répondit : « Mais pourquoi veux-tu savoir mon nom ? Je ne peux pas servir dans l’armée parce que je suis chrétien ». Le proconsul ajouta : « Préparez-le ! ». Tandis qu’on le préparait, Maximilien répliqua : « Je ne peux pas servir dans l’armée, je ne peux pas faire du mal : je suis chrétien ». Dion de dire : « Sers dans l’armée si tu ne veux pas mourir ». Et Maximilien de répondre : « Je ne sers pas, tranche-moi la tête ; je ne milite pas dans l’armée de ce monde, mais dans celle de mon Dieu ». Le proconsul : « Qui t’a poussé à cela ? ». Réponse : « Mon âme et Celui qui m’a appelé » "

St Paul Aurélien de Léon (492-573)

icône contemporaine

Fils d’une illustre famille du Pays de Galles, il décide à quinze ans de se retirer dans la solitude, accompagné par douze de ses compagnons d’école. Il bâtit donc une petite chapelle sur des terres appartenant à son père et il commence à y mener une vie très austère. Sa réputation de sainteté se répand bientôt jusqu’aux contrées voisines et les visiteurs affluent en grand nombre. À vingt deux ans, il est ordonné prêtre par l’évêque de Winchester. Quelque temps après, il est appelé par l’un des rois de l’île qui souhaite se faire instruire de la religion chrétienne. Vers l’an 522, il traverse la Manche et aborde l’île d’Ouessant, où il bâtit un monastère, puis reprend la mer et se rend jusqu’à l’île de Batz. Le comte des lieux, impressionné par les miracles qu'il y accomplit, le supplie alors de délivrer l’île d’un dragon énorme qui y cause de nombreux ravages et dévore les hommes. Après avoir passé la nuit en prière, le saint se rend jusqu’à la caverne du dragon, revêtu de ses habits sacrés, et lui commande de sortir et d’aller se jeter dans la mer; sans la moindre résistance, la bête obéit et ce lieu porte depuis lors le nom d’« Abîme du serpent ». Le comte, reconnaissant, offre son palais à St Paul pour qu’il le transforme en monastère. Quelque temps après, il est nommé évêque de la ville d’Occismor. Durant son épiscopat, il bâtit de nouvelles églises et fait édifier plusieurs monastères. Il se retire enfin dans son ancien monastère de l’île de Batz où il termine sa vie.

St Théophane le Confesseur (+817)

fresque contemporaine

Après de longues fiançailles, il réussit à convaincre la jeune fille de le laisser aller vers une vie pleinement consacrée à Dieu. Ils vécurent ainsi tout d'abord deux années de mariage dans la virginité. Envoyé comme gouverneur de la Cyzique par l'empereur de Constantinople, il restera attaché à ce voeu, malgré toutes les pressions de sa famille. Quelques années plus tard, il se retira dans la solitude d'une de ses propriétés, y fonda un premier monastère, puis, toujours avec ses biens, il acquit de quoi construire un deuxième monastère où il vécut dans la plus stricte observance monastique l'ascèse et la prière. Il écrivit alors une "chronographie" qui reste l'une des meilleures sources historiques de l'histoire byzantine. Pour avoir défendu par son éloquence et son savoir, la doctrine des Saintes Icônes, il fut d'abord enfermé pendant deux années dans un sombre cachot, puis exilé dans l'ile de Samothrace. Trop affaibli, il ne peut survivre qu'une vingtaine de jours aux fatigues de ce voyage.

St Syméon le Nouveau Théologien (949-1022)

icône contemporaine

" Viens, Lumière véritable. Viens, Vie éternelle.... Viens, Toi qu'a désiré et désire mon âme misérable... Viens, mon souffle et ma vie...Viens, ma joie, ma gloire, mes délices sans fin. "

C'était un jeune homme très doué qui fut appelé à de hautes fonctions impériales à Constantinople. Mais il préférait mener une vie de désordre. La rencontre d'un saint homme, moine au monastère de Stoudion, lui révéla une autre vie, toute intérieure et plus enrichissante. Favorisé d'expériences spirituelles très profondes, il n'en retombe pas moins dans ses errances. Converti à nouveau, il entre au Studion pour ne plus tomber et pour vivre aux côtés de son Père spirituel. Mais au monastère, on ne choisit pas son confesseur. Syméon ne peut pas se plier à cette exigence et à l'observance stricte de la Règle. Il se voit chassé de son monastère. Il entre alors à Saint-Mamas, un petit monastère en pleine décadence dont il devient l'higoumène, le supérieur. Embrasé d'amour pour le Christ, il entreprend de réformer sa communauté par de vigoureuses catéchèses. Certains moines qu'il dérange, tentent de le supprimer. Il connaît aussi la contradiction en haut-lieu, à cause de son obstination à revendiquer la possibilité d'une expérience directe de l'Esprit-Saint. Bien qu'il ait transformé Saint-Mamas en un centre de sainteté et de rayonnement spirituel, il finit par s'en faire exclure à nouveau et meurt peu après en exil. C'est l'un des plus grands mystiques byzantins, ce qui lui valut son surnom de "théologien" - "celui qui connaît Dieu", le troisième et dernier après St Jean l'évangéliste et St Grégoire de Naziance.

Yehudi Menuhin (1916-1999)

" A Toi que je ne connais pas et ne puis connaître, à Toi à qui je suis lié par l'amour, la crainte, la foi et l'ignorance, j'adresse cette prière :
Conduis-moi vers le meilleur de moi-même. Aide-moi à ne jamais renoncer à l'exercice de la vie, celui qui consiste à protéger tous ceux qui respirent et l'air que nous devons respirer, tous ceux qui ont soif et l'eau qui désaltère, tous ceux qui ont faim et la nourriture qui rassasie. Aide-moi à rester préparé pour affronter la difficulté, la douleur et l'imprévu,
à me soucier des sourds et des aveugles, des estropiés et des paralytiques, des malades et des affligés. (...) Aide-moi à être la digne sentinelle du corps que tu m'as confié. Ma vie est, comme un objet d'art, confiée à ma garde provisoire, pour être rendue au cycle terrestre, afin que d'autres vies puissent se perpétuer. Pour tout cela, que ta volonté soit faite. "

Né à New-York en 1916 de parents juifs d'origine russe, Yehoudi Menuhin est un des plus grands violonistes du XXème siècle. Enfant prodige, il entreprend l'étude du violon dès l'âge de cinq ans et donne son premier concert à sept ans. Durant la seconde guerre mondiale, il donne cinq cents concerts pour soutenir les troupes alliées, de l'Angleterre jusqu'aux îles du Pacifique. Apôtre de la réconciliation, il encourage le dialogue israélo-palestinien et soutient la cause de nombreux artistes, tel que Miguel Angel Estrella en Uruguay ou Mistislav Rostropovitch en Union Soviétique. Parce qu'il n'y a pas de paix extérieure sans paix intérieure, il s'initie au yoga et à la méditation, une quête de la vérité intime qui renforce encore son engagement humanitaire tout au long de sa vie. Il meurt à Berlin en 1999, laissant une Fondation qui continue son oeuvre.

 

radioscopie avec Y. Menuhin

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