21 mai

(8 références)

 

Sts Constantin et Hélène (IIIe/IVe siècles)

icône contemporaine géorgienne

Les Eglises d'Orient fêtent tout spécialement et ensemble l'empereur et sa mère. L'Eglise en Occident les fête séparément. Hélène était l'épouse d'un obscur centurion romain à qui elle avait donné un fils. Mais voici que les circonstances font du centurion un empereur, l'empereur Constance II. Jugée trop peu décorative par le nouvel empereur parvenu au pouvoir, elle est répudiée sans autre forme de procès. Humblement, elle se retire, mais son fils lui reste fidèle et, quand il sera, lui aussi, devenu empereur en 306 sous le nom de Constantin, "égal des apôtres" comme l'appelle l'Orient chrétien, il rappellera sa mère et la comblera d'honneurs. On ne sait qui des deux devint chrétien le premier et convertit l'autre. Constantin arrête les persécutions et favorise l'Eglise, convoque le concile de Nicée, bâtit à Rome une basilique sur le tombeau de Pierre. Ste Hélène veut voir la Terre Sainte, retrouve ce qu'elle pense être les reliques de la croix, fonde des basiliques à Bethléem et au Mont des Oliviers. Tout cela conduit Constantin à être placé aussi parmi les saints. Il l'est sans aucun doute car il monté tout droit au ciel ayant attendu l'heure de sa mort pour recevoir le baptême.

St Hospice (VIème siècle)

Ermite installé dans les ruines d’une ancienne tour située près de Saint-Jean-Cap-Ferrat (près de Villefranche-sur-Mer, dans les Alpes-Maritimes). En guise de mortification, il a le corps enserré en permanence dans une lourde chaîne et ne se nourrit que de dattes et de pain sec. Favorisé du don de prophétie, il prédit les invasions des Lombards. Vers 575, en effet, les lombards commencent à déferler sur la région, dévastant tout ce qui se trouve sur leur passage. Arrivés près de la tour de notre saint, et le trouvant ainsi enchaîné, ils le prennent pour un criminel. Un des barbares se saisit alors de son épée, mais au moment où il allait frapper, son bras devient si raide qu’il ne peut plus bouger et laisse tomber son arme. D’un signe de croix, Hospice le libère. Le barbare se convertit aussitôt et devient son disciple.

Ste Isbergue (IXème siècle)

Fille de Pépin le Bref, soeur du roi Charlemagne, elle avait eu le pape Etienne II comme parrain. Au retour d’une expédition, la famille royale s’installe à Aire (Pas-de-Calais). Très pieuse, elle s’attache et devient la disciple de l’ermite St Venant qui la décide à se consacrer totalement à Dieu. Pour l'avoir soutenue dans son refus de contracter mariage, St Venant est été assassiné. Elle se construisit alors un ermitage sur le lieu de son martyre et y passa les trente dernières années de sa vie.

St Godric (1069-1170)

St Godric de Finchale naît dans une modeste famille de Walpole, dans le comté de Norfolk, en Angleterre. Marchand ambulant, il effectue de nombreux voyages, se déplaçant de ville en ville pour vendre dans les foires. Il arrive un jour à Lindisfarne et, vivement impressionné par ce qu’on lui rapporte sur St Cuthbert, décide de quitter sa vie pour entrer en religion. Il effectue d’abord un pèlerinage à Jérusalem (en faisant un détour par Saint-Jacques de Compostelles), puis un autre en France et à Rome. Il rentre ensuite en Angleterre et s’installe comme ermite avec un compagnon nommé Godwin. Deux après, Godwin étant décédé, il change de lieu et part se fixer dans le désert de Finchale, s’astreignant à de grandes austérités. Après quelques années, sa retraite est découverte et la renommée de sa sainteté se répand, attirant de nombreux pèlerins. Il entretient avec les animaux de la forêt des liens privilégiés, leur procurant soins et protection. Au bout de plus de soixante ans passés dans la forêt, il tombe malade et décède peu de temps après. Sa renommée fut si grande qu'on le vénéra dès le lendemain de sa mort.

St Eugène de Mazenod (1782-1861)

Eugène de Mazenod, naît dans une famille noble à Aix-en-Provence. Il vit en exil en Italie durant la Révolution française et reviendra en France en 1802. Le Vendredi Saint 1807, il est touché par le Christ qui l’invite à réorienter sa vie de façon radicale et définitive. Il sera « missionnaire des pauvres », matériellement ou spirituellement pauvres. Il est ordonné prêtre le 21 décembre 1811. En 1816 il réunit autour de lui un groupe de prêtres. Ensemble, ils veulent « travailler au salut des âmes abandonnées ». Les missionnaires de Provence se mettent au travail, parcourant les villages et accueillant les pèlerins. Dans cette tâche apostolique, la Vierge Marie est toujours présente : les missionnaires de Provence la considèrent comme leur mère. Le 17 février 1826, le pape Léon XII reconnaît officiellement leur Congrégation : « Missionnaires Oblats de Marie-Immaculée » En janvier 1837, Eugène de Mazenod est nommé Évêque de Marseille. Jusqu’à sa mort, il accorde priorité aux pauvres, qu’il accueille et visite. Sous son impulsion, les institutions charitables se multiplient. Dans ce diocèse, supprimé par la Révolution française et rétabli seulement en 1823, tout est à réorganiser. Il favorise la venue de Congrégations religieuses et encourage les fondateurs. Sept communautés d’homme et vingt quatre communautés de femmes verront le jour dans son diocèse. Le nombre de prêtres passe de cent quarante à quatre cent dix huit. Pour répondre au besoin de la cité qui voit doubler sa population, il crée vingt deux paroisses, bâtit trente quatre églises, dont la cathédrale et la basilique de Notre-Dame de la Garde. Entre temps, alors que la Congrégation ne compte que quarante pères et cinq frères, en 1841, à la demande de l’évêque de Montréal il envoie des Oblats pour le Canada. C’est le prélude d’une héroïque épopée qui conduira les Oblats jusqu’au Cercle polaire. Suivant cet appel à « jeter les filets au grand large », Eugène de Mazenod finira par lancer ses Oblats outre-mer, l’Oregon et l’Ile de Ceylan, le Texas et le Mexique, l’Afrique du Sud… Le 21 mai 1861 Eugène de Mazenod retournait à Dieu. Au moment de sa mort, il laissa une ultime recommandation : « Entre vous, pratiquez bien la charité ! La charité, la charité et dans le monde, le zèle pour le salut des âmes ».

St Cristobal Magallanes Jara (1869-1927)

Au Mexique, dès 1913, un décret ordonne la fermeture des églises et l'arrestation des prêtres. On interdit de dire "adios" ou "Si Dieu le veut", de sonner les cloches, d'apprendre à prier aux enfants ; on détruit les églises, expulse les congrégations religieuses, on met hors-la-loi les organisations professionnelles non gouvernementales. L'enregistrement des prêtres est rendu obligatoire. En 1924-1928, le général Plutarco Elias Calles, qui a juré de détruire la foi chrétienne, mène une politique anticléricale et provoque le soulèvement des "Cristeros" qui résistent. Ils affrontent les régiments du pouvoir qui entrent à cheval dans les églises, profanent le Saint-Sacrement, et se déchaînent. Directeur prudent de ses frères prêtres, le p. Cristobal s'offrit pour fonder dans sa paroisse un Séminaire pour protéger, orienter et former les futurs prêtres. Il fut arrêté et exécuté avec vingt et un autres prêtres et trois laïcs, dont un jeune père de famille. Tous acceptèrent librement et sereinement le martyre comme témoignage de leur propre foi, pardonnant de façon explicite à leurs persécuteurs. Devant le bourreau qui allait le fusiller il eut la force de réconforter son camarade de martyre, le Père Agustín Caloca, en lui disant: "Reste tranquille, mon fils, seulement un moment et puis le ciel". Puis, en se tournant vers la troupe, il s'exclama: "Je meurs innocent et je demande à Dieu que mon sang serve pour l'union de mes frères mexicains."

Bhx Christian de Chergé et ses compagnons, moines trappistes de Tibherine (+1996)

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

icône contemporaine

Le 21 mai 1996, un communiqué du Groupe Islamique Armé, organisation extrémiste algérienne, annonce qu’a eu lieu l’exécution des sept moines trappistes enlevés deux mois auparavant au monastère Notre Dame de l’Atlas. C’est le point final d’un itinéraire de témoignage évangélique poussé jusqu’à rendre présent l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous, au cœur de la haine qui se répand entre les hommes. Le chemin des moines de l’Atlas avait commencé depuis longtemps, depuis 1938, par l’installation de certains d’entre eux dans la région de Tibhirine, pour témoigner, dans le silence, la prière et l’amitié discrète, la fraternité universelle des chrétiens. La communauté avait été très près de se fermer dans les années 60, mais elle avait connu un fort sursaut spirituel grâce à l’intervention directe de divers abbés français et grâce aussi à la direction du nouveau prieur, frère Christian de Chergé. C’est ce dernier précisément qui a laissé à la postérité des écrits de grande valeur évangélique, où transpire la makrothymia, la magnanimité de celui qui, à l’exemple de son Maître, sait désormais voir l’autre, même l’ennemi, avec les yeux de Dieu. A ses côtés, ses frères Bruno, Célestin, Christophe, Luc, Michel et Paul seront là pour partager jusqu’à la mort toute joie et toute douleur, toute angoisse et toute espérance, pour donner totalement leur vie à Dieu et à leurs frères algériens. Lorsque les événements s’étaient précipités, ensemble, ils avaient décidé de rester en Algérie et avaient tissé là des liens étroits de dialogue et d’approfondissement spirituel avec les musulmans de la région. La mort sanglante de ces moines a rappelé à l’attention des chrétiens d’Occident que le martyre est potentiellement présent dans toute vie vraiment chrétienne ; elle a transmis à tout homme capable d’écoute la conviction que seul celui qui a une motivation pour laquelle il est prêt à mourir a une véritable motivation pour laquelle il vaut la peine de vivre.

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