2 juillet

(6 références)

 

La Visitation

17 x 14 cm, 2019

"En ces jours-là, Marie partit et se rendit en hâte vers la région montagneuse, dans une ville de Juda. Elle entra chez Zacharie et salua Élisabeth. Et il advint, dès qu’Élisabeth eut entendu la salutation de Marie, que l’enfant tressaillit dans son sein et Élisabeth fut remplie d’Esprit Saint. Alors elle poussa un grand cri et dit: "Bénie es-tu entre les femmes, et béni le fruit de ton sein! Et comment m’est-il donné que vienne à moi la mère de mon Seigneur? Car, vois-tu, dès l’instant où ta salutation a frappé mes oreilles, l’enfant a tressailli d’allégresse en mon sein. Oui, bienheureuse celle qui a cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit de la part du Seigneur!" (Lc 1, 39-45)

  Ste Monegonde (+570)

 Jeune fille originaire de Chartres, elle est mariée alors qu’elle est encore jeune et elle perd ses deux filles en bas âge. Profondément affectée, elle se réfugie dans la religion et obtient l’autorisation de son mari pour s’isoler dans une pièce comme anachorète. Après plusieurs années, elle se rend à Tours et se bâtit un ermitage près du tombeau de St Martin. Elle est bientôt rejointe par de nombreuses disciples pour qui elle fonde un couvent dédié à Saint-Pierre-Puellier.

  St Swithin de Winchester (+862)

 Chancelier du roi d'Angleterre Egbert et précepteur de son fils, puis conseiller pour les affaires ecclésiastiques, nommé enfin évêque de Winchester, il garda toujours, dans ses hautes fonctions, le souci des pauvres et un ferme éloignement de toute occasion de chute pécheresse, ce qui ne manquait pas à la cour royale. Son austérité de vie et son amour des pauvres étaient remarquables. Il construisit beaucoup d'églises qu'il visitait en allant toujours à pied.

St Jean Maximovitch de San Francisco (1896-1966)

icône contemporaine

 Monseigneur Jean Maximovitch, canonisé par l’Église Russe hors-frontières en 1993 sous le nom de St Jean de Shanghaï et San Francisco, est aujourd’hui reconnu bien au-delà des frontières de son Église comme l’un des grands spirituels orthodoxes du siècle dernier. Évêque à Shanghaï, où vivait une importante communauté russe, puis en Belgique, en France et à San Francisco, il a laissé le souvenir à la fois d’un grand ascète et d’un grand pasteur, sachant, au sein de ses obligations épiscopales, rester toujours un vrai moine, ne dormant quasiment pas, s’adonnant longuement à la prière, affectionnant particulièrement les services liturgiques, et témoignant d’une profonde charité à l’égard de chaque âme dont il avait la charge.

Medhi Dibaj (1935-1994)

"Jésus Christ est notre Sauveur et il est le Fils de Dieu. Savoir cela c’est connaître la vie sans fin. Moi, qui suis un pécheur inutile, j’ai mis ma foi dans sa personne aimée et dans tous les faits et gestes qui la concernent et qui sont contenus dans les Évangiles, et j’ai remis ma vie entre ses mains. A présent, ma vie n’est qu’une occasion qui m’est donnée pour le servir ; la mort ne sera rien d’autre qu’une façon plus effective de demeurer en Christ. C’est la raison pour laquelle j’éprouve du bonheur à être prisonnier pour l’honneur de son saint Nom, mais je suis prêt à donner ma vie par amour de Jésus, mon Seigneur, en entrant ainsi par anticipation dans son royaume, auquel tous les élus ont accès. Puisse l’ombre de la magnanimité divine et la main du Père qui bénit et guérit se poser et demeurer pour toujours sur vous. Amen." (Mehdi Dibaj, Déclaration à la Cour islamique au moment de la condamnation)

 Les Églises protestantes de diverses confessions font mémoire en ce jour de trois figures emblématiques de pasteurs, martyrs de l’intolérance religieuse qui s’est répandue avec une incroyable virulence en Iran, à partir des années 80. Le 2 juillet 1994, on retrouve le cadavre de Tateos Michaelian, pasteur de l’Église évangélique arménienne, tué à coups de pistolet par un inconnu ; trois jours plus tard, le pasteur Mehdi Dibaj, de l’Église de l’Assemblée de Dieu subit un sort analogue. Il s’agit du troisième homicide, dans la même année, de hauts représentants des Églises chrétiennes en Iran : en janvier, en effet, l’évêque de l’Assemblée de Dieu, Haik Hovsepian Mehr avait été tué, finissant prématurément ses jours sous les coups des sicaires envoyés par les franges les plus intolérantes des dirigeants islamistes iraniens. Tous les trois pasteurs évangéliques, iraniens de naissance, avaient été à diverses reprises menacés en raison de leur foi chrétienne. Medhi Dibaj, accusé depuis son plus jeune âge d’avoir abjuré la religion de ses pères, avait passé plus de dix ans en prison, et son histoire semblait devoir désormais se terminer par la condamnation à mort en décembre 1993, sentence qui fut annulée en raison des pressions de la communauté internationale. Leur joyeuse et ferme adhésion à la foi en Christ, et leur refus d’abandonner, à l’heure de l’épreuve, le troupeau qui leur avait été confié, ont fait de ces trois figures un symbole du sens que peut prendre la présence pacifique des chrétiens en des terres qui, humainement, sembleraient ne leur réserver aucun avenir.

Elie Wiesel (1928-2016)

 "Pour moi, c’est un fait indéniable : il est impossible d’accepter Auschwitz avec Dieu, ni sans Dieu. Mais alors, son silence, comment le comprendre ?" Rescapé des camps dans lesquels il a vu mourir son père, sa mère, sa sœur, le jeune juif de Sighet, en Roumanie, n’a jamais vraiment quitté cet enfer. Né en Roumanie actuelle, le jeune Eliezer est obsédé par la connaissance de Dieu. À son père épicier, il confie son désir des études rabbiniques. Mais il y aura la guerre, et la folie nazie, et les camps. Il en réchappe, et devient étudiant à la Sorbonne, puis journaliste. François Mauriac lui parle de l’Holocauste : « Que de fois j’ai pensé à ces enfants ! » Elie Wiesel réplique alors : « Je suis l’un d’eux », dès lors encouragé par l’académicien catholique à témoigner. En 1958, le rescapé publie La nuit, un des titres les plus poignants de la littérature pour décrire l’univers concentrationnaire. En quelques dizaines de pages, celui qui devient un écrivain universel raconte les camps de concentration. Sa communauté déportée en 1944 n’avait rien vu venir. En descendant du wagon à bestiaux, la réalité saute au visage : « Devant nous les flammes. Dans l’air, cette odeur de chair brûlée. Il devait être minuit. Nous étions arrivés. À Birkenau. » L’adolescent se souvient de ces jours d’effroi. Sous ses yeux, son père est frappé à mort par un SS : "J’ai laissé mon vieux père seul agoniser. Sa voix ne parvenait de si loin, de si près. Mais je n’ai pas bougé. Je ne me le pardonnerai jamais." Le jeune journaliste devient alors écrivain, auteur d’une cinquantaine d’ouvrages, romans, essais. Une œuvre foisonnante, tournant sans fin autour de l’énigme du mal, du silence de Dieu, du sens de la vie. Pétri de la tradition hassidique qui cherche et interroge le monde à travers les histoires, il s’engage et combat les totalitarismes en URSS, au Cambodge, en Bosnie et partout ailleurs, signant notamment un appel lancé par Pèlerin pour la paix aux Darfour (mars 2007). « J’ai juré de ne jamais me taire quand des êtres humains endurent la souffrance et l’humiliation, où que ce soit », déclare-t-il en recevant le Prix Nobel de la Paix à Oslo (Norvège), le 10 décembre 1986. Le mince filet de sa voix invitait à la méditation. Le regard profond sous les sourcils broussailleux portait à la confidence. Plus que des certitudes, l’homme ne cessait de s’interroger : « Qu’ai-je fait, et manqué de faire, durant ce long parcours composé de rêves et de défis ? » Il a sauvé les morts d’Auschwitz de l’oubli et préservé la mémoire du monde. Ses livres parleront encore après lui. (C. Henning, le Pelerin)

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