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Lucien Botovasoa est
le fils d'un père baptisé en 1902, l'un des tout
premiers chrétiens malgaches. Il est l'aîné
de neuf enfants. Élève de l'école catholique,
il sera baptisé en 1922. Il poursuit ses études
chez les jésuites d'où il revient avec une formation
d'instituteur en 1928. En 1930, il épouse Suzanne Soazana,
dont il aura huit enfants ; cinq seulement survivront. Instituteur
dynamique, il se fait chanteur, catéchiste et entraîneur
sportif à l'occasion. Autour de lui les conversions se
multiplient et il est apprécié de tous. Sa réussite
sociale suscite des jalousies. Engagé dans sa foi, il
aide son curé dans la vie paroissiale. Après avoir
découvert un manuel de vie franciscaine pour les laïcs,
il fonde la première communauté de tertiaires franciscains
malgaches. Dès lors, nombreux sont ceux qui le rejoignent
dans son groupe et Lucien redouble de piété et
de pauvreté. Devenu directeur de l'école, il s'habille
pourtant pauvrement, dans l'esprit franciscain. Il vit dans une
grande austérité, jeûne deux fois par semaine,
prie toute la nuit et se rend à l'église dès
quatre heures du matin pour l'adoration eucharistique, puis assister
à la messe. Le week-end, il fait des tournées d'évangélisation
dans les campagnes voisines. Tout cela lui vaut des reproches
de sa femme et des milieux traditionnels malgaches. Après
la Seconde Guerre mondiale, Madagascar connaît une période
de troubles politiques et réclame son indépendance.
Considéré comme traître parce qu'il est l'ami
des missionnaires français et qu'il propage leur religion,
Lucien Botovasoa est enlevé par un groupe de traditionalistes.
Il sera battu avant d'être décapité. Quelques
mois avant sa mort, il avait prédit à sa femme
et à ses amis son futur martyre. |
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